On connaît la musique

Les instruments sont accordés et on a répété la mélodie pour pouvoir à nouveau jouer la symphonie de la vie ou le rapp du quotidien, mais avec arrangements et variations Covid.

Une ode à la liberté se fait entendre, mais attention aux fausses notes ; évitons de chanter le même refrain et jouons la partition de la responsabilité individuelle !

Le curseur liberté regarde vers le haut, mais le curseur responsabilité individuelle remonte d’autant, voire bien davantage. Les semaines de confinement nous ont permis de faire un arrêt sur image, de se remettre en question sur nos pratiques et de redonner sa place à l’essentiel tout en respectant les gestes barrières. L’instant de félicité est désormais tissé d’un fil ténu entre précaution, solidarité et droit individuel.

« Le miracle » qui chasse le Covid n’a malheureusement pas encore eu lieu. Nous avons pu expérimenter l’hyperconnectivité, le vivre ensemble virtuel pour enfin instaurer la distanciation sociale avec tout son le cortège de mesures de prévention. Pas simple ! On peut se sentir dépouillé de son humanité, gêné de ne pouvoir offrir son sourire caché derrière un masque ou un geste amical, peur de mal se comporter. Et cette insidieuse question qui tourne en boucle dans nos têtes : « combien de temps tout cela va durer ? »

Vous en avez ras le bol ? c’est votre droit et vous n’êtes certainement pas tout seuls. Il faudra s’armer de patience jusqu’à la mise en place d’un vaccin ou l’obtention d’une très large immunité de la population (actuellement bien inférieure à 10%).

Maintenant que les vannes de la liberté s’entrouvrent, le moindre relâchement dans notre attitude donnera au Covid l’occasion de danser la java, d’abord discrètement sur la pointe des pieds, puis dans un rythme endiablé… mais exponentiel, jusqu’à atteindre une nouvelle vague dévastatrice.

Et pile à ce moment-là, manque de chance… le jeune neveu de votre voisine fera une crise d’appendicite, la voiture d’un couple fera une embardée, un quadra ne consultera pas pour sa douleur à la poitrine et, un jeune homme qui ignorait qu’il était diabétique verra soudain sa vie basculer à cause du Covid.

Mais, les salles de chirurgie seront peut-être déjà occupées par des patients avec de lourds symptômes liés au Covid, nécessitant toute l’attention d’un personnel médical, déjà fortement sollicité et fatigué. Tout comme vous, je suis infiniment reconnaissante qu’il ait encaissé le choc de la première salve de Covid et sans avoir à choisir qui sauver. Il est donc de notre responsabilité de ne pas leur faire revivre, ce qui fut probablement la pire période de leur carrière professionnelle.

La reprise des activités de notre société est aussi l’expression de notre ambivalence entre crainte et joie. Vivre, c’est assurément prendre des risques, mais tout en mettant toutes les chances de son côté pour ne pas se mettre en danger, ni les autres. Attendue par nous tous, la reprise de la vie en commun, en mode solidaire et responsable, est essentielle.

Les gens veulent recommencer à travailler et pouvoir payer les factures restées en suspens. Les aînés souffrant de solitude se réjouissent de revoir leurs proches. Cette famille, dont le papa et mari est décédé, ne veut plus perdre d’autres êtres chers à son cœur, avant l’arrivée d’un vaccin. De nombreux enfants avaient hâte de retrouver leurs copains d’école et leurs enseignants. Quant à celles et ceux qui ont perdu leur job, ils attendent fébrilement que le marché du travail redémarre. Les retraités pleins d’énergie veulent se sentir à nouveau libres de poursuivre leurs occupations sans être stigmatisés. Les personnes souffrant de handicap peuvent à nouveau retourner dans leur atelier d’occupation. Une collègue atteinte d’une tumeur peut enfin être opérée dans les meilleures conditions et, je vous laisse allonger cette liste qui est sans fin.

Il y aura néanmoins, des personnes qui resteront encore « un bon moment » au bord du chemin, comme les artistes, les chômeurs, …
Après le mantra répété à l’envi « Restez à la maison ! », on pourrait persévérer avec « Solidairement responsables de notre santé à tous ». En mettant tout en œuvre pour éviter de transmettre le Covid, on donne accès à chacun à des soins dans les meilleures conditions. Courage et continuez à être vigilant et à prendre soin de vos proches !

Besoin d’écoute ? Envie de vous confier ? Quelque chose pèse lourd sur votre cœur ?

Prestations anonymes, confidentielles et gratuites. En cas d’urgence, également durant la nuit par téléphone.
La Main Tendue, Tél 143, Aide par mail ou Tchat sur www.143.ch

Envie de participer ? Les postes de Bienne, Genève, Lausanne et Sion recrutent régulièrement des répondant·e·s bénévoles. Sélection puis formation de base pendant environ 9 mois. Renseignements : www.143.ch puis sélectionner votre région.

 

Partager

Catherine Bezençon

Un parcours atypique et souvent autodidacte, faits de propositions de postes « vas-y, c’est pour toi ! », a amené Catherine Bezençon, assistante de médecin de formation, d’un poste de responsable marketing dans une société de placement de personnel spécialisée dans la finance, à la direction de Tél 143 – La Main Tendue en 2004. Depuis lors, elle participe avec passion au devenir du poste vaudois.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *