Oyas : l’expérience d’une irrigation ancestrale

Comme tu le sais, on fait de l’EXPERIMENTATION de techniques l’un des objectifs premiers de notre projet. On apprend beaucoup de choses, que ce soit à l’école ou sur internet. Mais nous, on est d’avis qu’on n’apprend jamais aussi bien qu’en mettant les mains à la pâte ! (Et on a aussi un peu de mal à rester tranquilles sur une chaise très longtemps, pour dire vrai…). C’est pour ça qu’on a décidé de mettre à l’épreuve des méthodes de cultures différentes et plus ou moins farfelues sur chacune de nos parcelles.

 

On commence les présentations avec une méthode qui nous provient d’Asie et d’Afrique principalement, où le climat plus aride a notamment inspiré auprès des petites exploitations une technique d’irrigation par jarre appelée « oyas » ou « ollas »…

 

Qu’est-ce que c’est, une oya ?

Il s’agit d’une sorte de vase en terre cuite, que l’on enterre dans le sol et remplit d’eau. La microporosité de la matière permet à l’eau de se diffuser dans la terre en fonction de la sécheresse du sol. Ainsi, de l’humidité est apporté de manière régulière au sol et aux plantes, irriguant ces dernières en fonction des besoins. Cet arrosage régulier limite le stress hydrique des plantes et permet de réaliser de nombreuses économies !

 

  • Économies d’eau

Il s’agit de l’un des arguments qui nous a poussées à mettre en place des oyas sur notre parcelle. Les oyas limitent l’évaporation de l’eau, du fait qu’elles sont en général fermées sur le dessus par un couvercle. Aussi, l’eau est contenue dans le vase durant plusieurs jours, ne distribuant que le minimum d’eau nécessaire pour garder la terre humide. Ainsi, on limite les pertes en eau dues au ruissèlement dans les profondeurs notamment.

 

  • Économies de temps

Là aussi, il s’agissait pour nous d’un argument choc. En effet, une fois les oyas remplis, ils diffuseront durant plusieurs jours l’eau qu’ils contiennent, assurant à nos plantes une irrigation suffisante et régulière, même en notre absence ! Plus besoin donc de se soucier d’arroser quotidiennement certains légumes aux grands besoins en eau, comme les tomates, par exemple ! (La durée ainsi que le rayon de diffusion dépendront de la taille de la olla.)

 

 

Un outil pour faire face au changement climatique ?

Avec les étés toujours plus chauds et les précipitations perturbées par les changements de climat qui ont lieu en ce moment, il devient de plus en plus difficile de gérer l’irrigation de ses cultures. Aussi, l’accès à l’eau à tendance à devenir de plus en plus limité, et on sait à quel point cette ressource est importante à préserver. Les oyas, en limitant les besoins en eau tout en assurant une irrigation adéquate,  sont pour nous un réel atout, autant dans l’adaptation au changement climatique que dans la préservation des ressources.

 

Notre expérience

Les oyas que l’on trouve dans le commerce étant au-dessus de notre budget, on a voulu en fabriquer nous-même. Pour ça, on a pris deux pots en terre cuite (des pots de fleurs tout simples), on a bouché le trou du pot inférieur pour éviter que l’eau ne coule simplement à travers, puis on les a soudés ensemble avec du ciment. On a trouvé cette méthode sur internet, mais à vrai dire, avec l’expérience qu’on en a faite cet été, on n’en est pas vraiment convaincues. Voilà pourquoi : les pots de fleurs en terre cuite sont plus épais que les ollas, et l’humidité est selon nous moins bien diffusée dans le sol. Aussi, les petits trous par lesquels on est censées remplir l’eau sont très peu pratiques, même avec un entonnoir, car le vide d’air ne se fait que difficilement. L’année prochaine, on pense investir dans quelques vrais oyas. Ce qui est chouette, c’est qu’on peut en trouver qui sont fabriquées en Suisse, notamment par l’entreprise https://www.wepot.ch/ !

 

Etape 1 : Boucher le trou du pot inférieur avec du ciment
Etape 2 : Souder le pot inférieur avec le second pot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour quelle utilisation ?

Bien sûr, on se rend compte que cette méthode est applicable principalement pour des cultures à taille humaine, et pas forcément à une agriculture de grande échelle. Installer, déplacer ou enlever les ollas pour chaque nouvelle culture, cela peut rapidement prendre du temps.

Nous, on en voit très bien l’utilité dans une serre, aux pieds de plants de tomates, par exemple. C’est d’ailleurs là qu’on va les placer l’année prochaine ! Aussi, il est possible d’utiliser ses oyas dans les pots de ses plantes intérieures pour les mêmes motifs de gain de temps et d’eau !

 

Pour plus d’actualités sur notre projet et d’infos sur les modes de culture durables, viens faire un tour sur notre page Instagram : https://www.instagram.com/agrolab_/

 

A bientôt !

 

Céline

 

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Agrolab

Agrolab est un projet de laboratoire agroécologique à ciel ouvert. Mené par Amauryne Drougard et Céline Albertella, étudiantes en foresterie, respectivement en agronomie, il a pour but de mettre à l'épreuve diverses méthodes de culture durables, puis de partager les résultats obtenus sur les réseaux sociaux notamment.

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