Le mulch serait-il le couteau suisse des jardiniers ?

La fraîcheur hivernale a brusquement fait son entrée ces derniers jours. Pas question pour autant de laisser tomber ton jardin, au contraire ! Il est temps pour toi de préparer ton terrain à passer cette rude saison et à se mettre en route pour le printemps !

 

Le paillage, ou LA solution

Le paillage, nous, on ne jure que par ça ! Simple à mettre en place et applicable toute l’année, il représente pour nous une méthode d’avenir, qui permet notamment de faire face aux changements climatiques ainsi qu’à la perte de biodiversité et de fertilité des sols.

Cette technique est plus généralement appelée mulch, du fait que l’on n’utilise pas toujours de la paille pour procéder. Elle consiste à recouvrir une parcelle de diverses matières végétales (tontes de gazon, paille, feuilles mortes, …), pour plusieurs raisons plutôt convaincantes !

Le gros avantage, c’est que le paillage possède des fonctions différentes et qui s’adaptent aux complexités de chaque saison ! (d’où la comparaison au couteau suisse, tu l’auras compris…)

 

Pourquoi on trouve ça si fabuleux ?

En février 2020, notre bout de terrain était plutôt un bout de prairie. Il fallait éliminer les fleurs et autres herbes, pour laisser la place et l’énergie nécessaire à nos futurs légumes. Pas fans du labour (parfois nécessaire!), qui consiste à retourner la terre et tout l’écosystème qui s’y est mis en place, on a cherché une alternative. Le papa d’Amauryne nous a rapidement conseillé cette méthode, qui préserve le sol et épargne nos bras.

Etat du terrain en mars 2020

On a donc recouvert nos parcelles d’une couche de fumier et de paille, sur une hauteur d’environ 30cm, puis on a laissé la nature faire notre travail ! Le sol, protégé de la neige, du soleil et du froid, a servi de pension complète aux vers et autres insectes. Ils ont peuplé ces sols au climat plus tempéré et constant, dévoré petit à petit le paillage et aéré la terre par leur galeries. Le résultat de leur digestion (pour rester élégant) a fertilisé les sols, pour notre plus grand plaisir.

Au printemps, le sol était tout juste prêt à accueillir nos plantations. Pour un résultat optimal, il faudrait commencer à pailler en automne déjà.

Etat du terrain en septembre 2020

 

Au fil des saisons…

  • En printemps/été

Le paillage servira également plusieurs causes. Premièrement, il protégera la terre du soleil (on met bien de la crème solaire, nous !). Deuxièmement, il permettra de garder le sol au frais et de limiter l’évaporation (fini les aller-retours avec les arrosoirs !). L’humidité sera favorable aux organismes du sol, qui auront en plus de quoi se nourrir et donc fertiliser la terre tout au long de la saison. Aussi, les mauvaises herbes n’auront plus accès à la lumière pour pousser, et seront freinées dans leur développement.

  • En automne/hiver

Même si tes parcelles sont déjà en place, n’hésite pas à apporter une épaisse couche de couvert végétal ! Comme lors de la préparation de notre parcelle, elle aura des vertus protectrices, nourricières et préparatrice de ton sol !

 

Attention en revanche à bien équilibrer les déchets végétaux azotés et carbonés ! Pour une quantité d’azote, il en faudrait minimum dix de carbone, car les organismes du sols digèrent plus rapidement le carbone que l’azote.

Voici un moyen simplifié mais assez efficace de les identifier : tout ce qui est brun et sec (paille, feuilles mortes) contient davantage de carbone, alors que ce qui est frais et se rapproche du vert (tontes de gazon) contient davantage d’azote.

 

Le mulch et les ravageurs…

Au printemps, limite ta couche de paillage au minimum si tu crains les limaces et les souris ! Ce printemps, on a laissé une couche très épaisse de vieux foin, niche idéale pour ces ravageuses gourmandes !

Après nous être renseignées au sujet des limaces, on a découvert qu’elles sont en réalité de réelles alliées au jardin, et qu’il vaut mieux les apprivoiser que les chasser. En effet, elles se nourrissent des végétaux en décomposition, potentiels sources de champignons et bactéries nocifs pour le jardin. Aussi, leur bave peu ragoûtante à nos yeux favorise la formation d’humus, symbole de fertilité du sol !

Suite aux essais de nombreuses méthodes bio à disposition, on a simplement pris l’habitude de désherber régulièrement notre jardin, puis de laisser les mauvaises herbes faner sur nos parcelles. Celles-ci servent ainsi de mulch et donnent aux limaces de quoi se mettre sous la dent !

En ce qui concerne les souris, on cherche toujours le remède miracle…

 

Pour plus d’actualités sur notre projet et d’infos sur les modes de culture durables, viens faire un tour sur notre page Instagram : https://www.instagram.com/agrolab_/

 

A bientôt !

 

Céline

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Agrolab

Agrolab est un projet de laboratoire agroécologique à ciel ouvert. Mené par Amauryne Drougard et Céline Albertella, étudiantes en foresterie, respectivement en agronomie, il a pour but de mettre à l'épreuve diverses méthodes de culture durables, puis de partager les résultats obtenus sur les réseaux sociaux notamment.

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